Sarcomes et chimiothérapie

Contributeur : Pr Florence Duffaud, Hôpital de la Timone, Marseille

 

QU’EST-CE QUE LA CHIMIOTHERAPIE ?

La chimiothérapie est un traitement médical qui vise à détruire les cellules tumorales.
Sa cible habituelle est l’ADN (capital génétique) de la cellule, lorsqu’elle est en cours de division.
Les lésions induites par la chimiothérapie déclenchent soit un phénomène immédiat de mort cellulaire par nécrose soit un arrêt du cycle cellulaire. Les effets de la chimiothérapie se produisent sur les cellules tumorales, mais aussi sur les cellules  normales en phase de division, traduisant la non-spécificité des chimiothérapies.
L’atteinte des tissus sains limite l’utilisation des chimiothérapies.
La chimiothérapie comprend plusieurs classes de médicaments ou de molécules qui vont interagir directement (comme la doxorubicine, l’ifosfamide) ou indirectement avec l’ADN.

 

PRINCIPALES INDICATIONS DE LA CHIMIOTHERAPIE DANS LES SARCOMES DES TISSUS MOUS 

Toute décision de chimiothérapie résulte d’une réflexion et d’une discussion pluridisciplinaire (entre le chirurgien, l’oncologue médical, le radiothérapeute et le pathologiste), lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire,  qui tient compte du stade de la maladie et de l’état du patient.

Le protocole choisi et référencé définit :

  • le nombre de produits (médicaments),
  • les doses,
  • les voies d’administration,
  • l’intervalle entre les cycles de traitement. 

Dans les sarcomes des tissus mous, la chimiothérapie est surtout utilisée en phase de la maladie métastatique et en situation dite “adjuvante”, c’est à dire : après la chirurgie.

La chimiothérapie peut cependant être prescrite dans 3 cas de figures différents :

  • La chimiothérapie adjuvante : consiste à administrer une chimiothérapie après le geste chirurgical lorsque la tumeur a pu être retirée dans sa totalité (geste carcinologique). Le but de cette prescription est alors de réduire l’incidence des rechutes locales et des rechutes métastatiques. La chimiothérapie adjuvante a pour ojectif de traiter la maladie de façon anticipée, à un stade dit ” infra clinique”, c’est à dire lorsque la maladie est invisible.  
  • La chimiothérapie néo adjuvante : consiste à administrer une chimiothérapie avant le geste chirurgical. Le but de cette prescription est de réduire la taille de la tumeur afin de faciliter la chirurgie et/ou de permettre le geste carcinologique.
  • La chimiothérapie  en phase métastatique : consiste à administrer une chimiothérapie afin de permettre un un contrôle prolongé de  la maladie.

A savoir : de nouvelles molécules, de nouvelles associations de médicaments ou de nouvelles stratégies thérapeutiques  sont actuellement en cours de développement pour les patients atteints de sarcome (en phase de maladie localisée ou métastatique). Il est donc possible, selon votre situation, que votre médecin oncologue vous propose de participer à une étude de recherche clinique dans le cadre de votre traitement.


PRINCIPAUX MEDICAMENTS UTILISES DANS LE TRAITEMENT DES SARCOMES DES TISSUS MOUS

Les médicaments les plus actifs dans les sarcomes des tissus mous sont :

  • la doxorubicine,
  • l’ifosfamide,
  • la dacarbazine.

De par leur efficacité, ils peuvent être administrés en monothérapie exclusivement ou en combinés avec d’autres traitements (doxorubicine et ifosfamide, le plus souvent).

Depuis 2007, la trabectidine est un médicament disponible pour les patients porteurs d’un sarcome des tissus mous métastatique, après échec de traitement à base de doxorubicine ou d’ifosfamide ou en cas de contre indication à ces deux médicaments.

Selon le sous-type histologique de sarcomes d’autres médicaments peuvent être administrés ; comme la gemcitabine seule ou associée au docétaxel, préférentiellement pour les leiomyosarcomes, comme le paclitaxel pour les angiosarcomes. Tous ces médicaments s’administrent par voie intra-veineuse, préférentiellement par l’intermédiaire d’une chambre implantable.

 

PRINCIPAUX EFFETS SECONDAIRES

  • Les effets immédiats peuvent être les nausées et vomissements qui sont maintenant moins fréquents et moins intenses grâce à l’action préventive de médicaments anti-émétiques puissants.
  • La perte de cheveux est un effet secondaire très fréquent avec la doxorubicine et l’ifosfamide, mais réversible à l’arrêt du traitement.
  • La fatigue est un effet secondaire fréquent avec tous les médicaments cités.
  • Les troubles hématologiques sont fréquents et peuvent se manifester  comme suit :
    une baisse du taux de globules blancs (surtout des polynucléaires neutrophiles, appelée neutropénie),
    une baisse des globules rouges (appelée anémie),
    une baisse des plaquettes (appelée thrombopénie). 

L’administration de facteurs de croissance des globules blancs et des globules rouges est possible pour éviter les risques infectieux liés à une neutropénie, pour éviter une fatigue importante liée à une anémie.

La trabectidine induit peu de troubles hématologiques, mais peut perturber de façon transitoire et réversible les enzymes hépatiques.

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