Après deux années de réunions en distanciel, les journées annuelles du GSF-GETO en présentiel ont enfin fait leur retour du 29 juin au 1er juillet 2022. C’est à Toulouse, sur fond de COVID, que se sont tenues les retrouvailles scientifiques de nos experts français.
Exclusivement réservées aux professionnels, ces rencontres ont pour objectifs de permettre aux experts de :
- Faire le point sur l’actualité médicale et scientifiques dans les sarcomes, les GIST et les tumeurs desmoïdes.
- Présenter et analyser des résultats d’essais cliniques académiques et industriels passés ou en cours.
- Echanger de manière pluri-disciplinaire sur les pratiques de prise en charge.
- Débattre sur des problématiques telles que le diagnostic, la place de la chirurgie, l’accès aux essais cliniques, le remboursement des médicaments, etc…
- Identifier de nouvelles pistes de recherche.
- Initier de nouvelles collaborations.
Afin de renouer avec le réseau d’experts et se tenir informée des éventuelles avancées durant la période COVID, Info Sarcomes était présente pour ce meeting de retrouvailles.
Vous trouverez ci-dessous une brève description des essais présentés cette année :
Sarcomes des tissus mous (adultes)
Sarcomes osseux (Adultes)
GIST
Quoi de neuf dans les GIST ?
La session s’est principalement intéressée aux options thérapeutiques disponibles pour le traitement des patients atteints de GIST avancées. L’arsenal thérapeutique qui comportait jusqu’ici 3 lignes de traitement approuvées par les autorités de santé dans cette indication : imatinib, sunitib, regorafenib vient s’enrichir de deux nouvelles molécules :
- Avapritinib en traitement de première ligne pour les patients porteurs de la mutation D842-V, connue pour sa résistance à l’Imatinib
- Ripretinib pour les patients ayant déjà reçu au moins 3 lignes de traitement (Imatinib inclus).
Encore à l’étude dans l’essai de phase 2 “LENVAGIST”, le Lenvatinib pourrait possiblement trouver sa place en traitement de 5ème ligne dans un avenir proche.
Comme chaque année, la nécessité de mieux comprendre les mécanismes de résistance pour adapter le traitement au profil de chaque patient, mais aussi développer de nouvelles thérapies, a de nouveau été soulignée. Ainsi, la généralisation de tests génétiques ou le recours à des agents thérapeutiques ciblant un éventail plus large d’anomalies moléculaires sont autant de pistes qui permettraient de proposer à chaque malade, un traitement “sur mesure”, adapté à sa situation. Enfin, l’évaluation de nouvelles associations thérapeutiques, le séquençage, ou encore la combinaison de certains traitements avec la chirurgie restent des voies à explorer pour continuer de lutter plus efficacement contre ces maladies.
Faut-il poursuivre ou arrêter l’imatinib après plusieurs années sans rechute ?
La durée optimale de la prescription d’imatinib après exérèse complète d’une GIST n’est pas encore connue.
A l’heure actuelle, les recommandations préconisent un arrêt après 3 ans de traitement sans récidive, mais il est possible que cette durée soit insuffisante. De la même manière, il est possible que des patients n’ayant jamais récidivé après 10 ans ou plus d’imatinib soient définitivement guéris, mais rien à ce jour ne permet de valider cette supposition. C’est pourquoi, la question de l’arrêt de l’imatinib chez les patients longs répondeurs suscite toujours autant d’intérêt auprès de la communauté d’experts.
Deux études actuellement en cours de recrutement s’emploient à pouvoir répondre à cette question :
- IMAD GIST : étude de phase III multicentrique, randomisée, comparant arrêt après 3 années de traitement versus poursuite du traitement pendant 3 années supplémentaires.
- GIST-TEN : étude de phase II, prospective, multicentrique évalue la pertinence de la poursuite de l’imatinib chez les patients ayant bénéficié d’une exérèse complète de leur tumeur et n’ayant pas rechuté après 10 ans d’imatinib.
Quelle place pour l’immunothérapie ?
La place de l’immunothérapie dans les GIST reste également à déterminer. Si l’utilisation seule d’agents immuno-thérapeutiques ne semble pas présenter d’intérêt particulier, des études comme REGOMUNE (Regorafenib + avelumab) et ATEZOGIST (Imatinib + atezolizumab) évaluant l’intérêt de l’immunothérapie combinée à des inhibiteurs de tyrosine Kinase devraient cependant permettre de mieux définir les conditions de son utilisation, même si des enjeux en matière de toxicité et de coûts financiers ont d’ores et déjà été identifiés.
Consulter le programme des 17èmes journées annuelles
Les prochaines rencontres annuelles du GSF-GETO se tiendront à Dunkerque, du 19 au 21 juin 2023.