Projets de l'année 2017 :
En 2017, neuf projets ont été soumis à Info Sarcomes.
Grâce à l'association QUENTINUONS qui a exprimé le souhait de se joindre à notre effort en prenant à sa charge le financement d'un projet de recherche, Info Sarcomes a donc eu la possibilité de se positionner non pas sur le financement d'un seul projet, ni de deux projets, mais bien sur trois projets de recherche.
Cette généreuse alliance nous a donc permis d'élargir les publics visés en finançant un projet pédiatrique, un projet adulte et un projet dédié aux cancers féminins.
Projet n°1 : EXOSARC : Etude des exosomes dans le suivi des patients atteints de sarcomes.
DESCRIPTIF DU PROJET
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Intitulé |
EXOSARC : Etude des exosomes dans le suivi des patients atteints de sarcomes.
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Coordonnatricesdu projet |
Dr Jessica GOBBO & Dr Nicolas ISAMBERT, oncologues médicaux.
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Objectifs |
Démontrer, chez l'homme, que les exosomes peuvent être utilisés dans le suivi des patients atteints de sarcomes. Détecter et quantifier les exosomes dans le sang des patients atteints de sarcomes avec une maladie localisée (avant et après la chirurgie) ; avec une maladie métastatique (avant et après les cures de chimiothérapies). Comparer les concentrations en exosomes entre les patients porteurs d'une maladie localisée et les patients porteurs d'une maladie métastatique. Déterminer si la concentration en exosomes varie après traitement (chirurgie ou chimiothérapie) et si cette variation est associée à une réponse aux traitements. |
Financement sollicité |
15 000 euros |
Dr Jessica Gobbo, Dr Nicolas Isambert et leur équipe
Résumé du projet :
Il a été récemment découvert que les sarcomes secrètent de nombreux exosomes. Les exosomes sont des nano-vésicules sécrétées par toutes les cellules du corps humain et retrouvées en abondance dans les différents fluides biologiques tels que le sang, les urines, la salive et le lait maternel. Récemment, il a été démontré in vitro le rôle et l’implication des exosomes dans le développement des sarcomes.
Ainsi, les exosomes semblent jouer un rôle important dans la fabrication de la tumeur, la croissance, la progression et l’apparition des métastases. Ils contiennent de nombreuses protéines, ainsi que des acides nucléiques (ADN, ARN, microARN), qui reflètent les caractéristiques de la tumeur. Il a été démontré que la quantité d’exosomes pouvait être corrélée avec le niveau de malignité de la tumeur. Présents dans le sang, les exosomes offrent la possibilité d’analyser de manière non invasive les informations moléculaires de la cellule cancéreuse.
Les récentes études précliniques ont démontré une modification importante des informations génétiques contenues dans les exosomes dérivés de cellules de sarcome d’Ewing. De ce fait, l’étude des exosomes dérivés des sarcomes présente donc un fort potentiel, en tant que biopsie liquide pour évaluer les origines du développement du cancer, sa progression et les résultats du traitement.
De nos jours, malgré le fort intérêt diagnostic et pronostic des exosomes dans les sarcomes, aucun étude prospective n’a été conduite afin de démontrer la faisabilité et l’intérêt clinique de ce concept. Depuis 7 ans, l'équipe du Dr Isambert étudie les exosomes dérivés des tumeurs et a récemment breveté une technique pour détecter ces exosomes dans les différents fluides biologiques comme le sang et les urines. La faisabilité technique de l’étude des exosomes chez l’homme a également pu être démontrée.
L'équipe dijonnaise pense donc que cette approche innovante pourrait non seulement :
- permettre de disposer d’une technique non invasive pour prédire la réponse au traitement et/ou l’évolution de la maladie,
- mais aussi contribuer grandement à l'amélioration de la prise en charge des patients atteints de sarcomes par le biais d'une approche plus personnalisée.
Si les résultats de l'étude EXOSARC se révélaient encourageants, une étude d’envergure nationale sera alors mise en place afin de confirmer la pertinence de cette approche.
L'étude portée par le Dr Nicolas Isambert poursuit les objectifs suivants :
- Démontrer, chez l'homme, que les exosomes peuvent être utilisés dans le suivi des patients atteints de sarcomes.
- Détecter et quantifier les exosomes dans le sang des patients atteints de sarcomes :
- avec une maladie localisée avant et après chirurgie,
- avec une maladie métastatique avant et après des cures de chimiothérapie.
- Comparer les concentrations en exosomes entre des porteurs d'une maladie localisée et d'une maladie métastatique.
- Déterminer si la concentration en exosomes varie après traitement (chirurgicale ou médicamenteuse) et si cette variation est associée à une réponse au traitement.
Ce projet est intégralement financé par l'association QUENTINUONS.
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Projet n°2 : Résistance aux traitements dans les ostéosarcomes : caractérisation du rôle de MT2A.
DESCRIPTIF DU PROJET
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Intitulé |
Résistances aux traitements dans les ostéosarcomes : caractérisation du rôle de MT2A. |
Coordonnateurdu projet |
Dr Olivia Fromigué - Biologiste.
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Objectifs |
Evaluer "in vitro" l'influence du niveau d'expression de MT2A sur la réponse aux traitements de chimiothérapies habituelles et sur les molécules proposées en essais cliniques. Identifier les mécanismes et les voies de signalisation impliquées dans la résistance aux traitements générée par la protéine MT2A. Confirmer "in vivo" l'influence du niveau de MT2A dans la résistance aux chimiothérapies. |
Financement sollicité |
15 000 euros |
Dr Olivia Fromigué
Résumé du projet :
L’ostéosarcome est la tumeur osseuse primitive maligne la plus répandue, affectant en grande majorité les enfants et adolescents. Le traitement consiste en cures de chimiothérapies pré- et post-opératoires mais les récidives sont très fréquentes car de nombreux patients présentent ou développent une résistance aux traitements proposés. Il s’en suit une croissance et une dissémination métastatique très rapides, affectant grandement la survie des patients.
Afin de contrer cette résistance aux chimiothérapies et d'améliorer significativement les chances de survie des patients, il y a un besoin urgent :
- soit d'identifier de nouveaux médicaments ayant une activité anti-tumorale significative,
- soit d'approfondir l'étude des mécanismes de protection que les cellules tumorales mettent en place vis à vis des traitements.
Lors de travaux antérieurs, l'équipe du Dr Fromigué a découvert que la sur-expression de la protéine MT2A jouait un rôle majeur dans la résistance des cellules d'ostéosarcomes aux chimiothérapies, avançant notamment que les patients ayant un faible niveau d'expression de MT2A seront de "bons répondeurs" à la chimiothérapie, tant que ceux qui auront une expression élevée de cette même protéine seront de "mauvais répondeurs" et pâtiront d'une survie réduite.
Ces données suggèrent donc que MT2A pourrait non seulement être utilisée pour prédire la réponse à la chimiothérapie dans les ostéosarcomes mais pourrait également être considérée comme une cible thérapeutique potentielle afin de réduire la résistance aux chimiothérapies couramment utillisées dans le traitement de ces tumeurs mais aussi peut-être aux futures thérapies.
Dans cette optique, les travaux menés par le Dr Fromigué poursuivent donc les objectifs suivants :
- Evaluer "in vitro" l'influence du niveau d'expression de MT2A sur la réponse aux traitements de chimiothérapies habituelles et sur les molécules proposées en essais cliniques.
- Identifier les mécanismes et les voies de signalisation impliqués dans la résistance aux traitements générée par la protéine MT2A.
- Confirmer "in vivo" de l'influence du niveau de MT2A dans la résistance aux chimiothérapies.
Ces travaux seront par ailleurs consolidés dans les aspects cliniques par une collaboration déjà très active avec le département de cancérologie de l'enfant et de l'adolescent de Gustave Roussy (Dr. Nathalie GASPAR, et Dr Laurence BRUGIERES).
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Projet n°3 : Caractérisation moléculaire et modélisation fonctionnelle des sarcomes utérins du stroma endométrial de bas grade.
DESCRIPTIF DU PROJET
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Intitulé |
Caractérisation moléculaire et modélisation fonctionnelle des sarcomes utérins du stroma endométrial de bas grade. |
Coordonnatricesdu projet |
Dr Pierre-Alexandre JUST - Médecin Anatomo-pathologiste.
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Objectifs |
Définir le paysage moléculaire des sarcomes utérins du stroma endométrial de bas grade et permettre l'identification de transcrits de fusion non encore décrits. Comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans le développement de ces sarcomes en fonction des différents types d'altérations observées au sein des cellules. Identifier de potentielles cibles thérapeutiques. |
Financement sollicité |
15 000 euros |
Dr Pierre-Alexandre JUST
Résumé du projet :
Les sarcomes du stroma endométrial représentent environ 10% des sarcomes utérins, les 90% restant étant essentiellement représentés par les léiomyosarcomes et les sarcomes utérins indifférenciés. Ils touchent aussi bien la femme ménopausée que la femme en âge de procréer. Ces tumeurs hétérogènes sur le plan morphologique, moléculaire, clinique et pronostique sont de mieux en mieux démembrées en groupes homogènes de tumeurs.
La dernière classification de l’OMS reconnait :
- les sarcomes du stroma endométrial de bas grade
- les sarcomes du stroma endométrial de haut grade.
Cliniquement, la plupart des tumeurs se présentent à un stade précoce, mais des récidives locales ou métastatiques surviennent dans 10 à 20% des cas, souvent tardivement. Le traitement repose avant tout sur la chirurgie ; compte-tenu de leur fréquente hormonosensibilité, des thérapeutiques anti-hormonales semblent avoir une certaine efficacité en cas de maladie métastatique ou inopérable, cependant sans autre alternative plus ciblée. D’un point de vue moléculaire, les sarcomes du stroma endométrial de bas grade se caractérisent par la présence de translocations génétiques récurrentes.
Si le paysage des altérations moléculaires présentes dans les sarcomes du stroma endométrial de bas grade est de plus en plus précis, les mécanismes du développement tumoral en lien avec les différents transcrits de fusion demeurent encore très obscurs. Aussi, la compréhension des mécanismes moléculaires induits par les différents types de translocations permettrait de mieux comprendre le développement de ces tumeurs et de proposer des traitements plus ciblés.
Dans cette perspective, l'étude menée par le Dr Pierre-Alexandre Just poursuit donc les objectifs suivants :
- définir plus précisément le paysage moléculaire des les sarcomes du stroma endométrial de bas grade et permettre l’identification de transcrits de fusion non encore décrits.
- comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans le développement des les sarcomes du stroma endométrial de bas grade en fonction des différents types d’altérations observées au sein des cellules.
- Identifier de potentielles cibles thérapeutiques.